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L’innovation en France vue par les entrepreneurs, et comment l’améliorer

Malgré la place toujours plus importante accordée à l’innovation en France, des barrières doivent encore être levées pour permettre son accélération. C’est ce que révèle l’enquête « Innovation » menée par l’Association des Centraliens et le MEDEF auprès de 600 professionnels, qui ont soulevé les freins et les accélérateurs potentiels de l’innovation en France. Des freins structurels au développement de l’innovation en France D’après les résultats de l’enquête, les principaux freins à l’innovation sont notamment relatifs à la stratégie actuelle des entreprises. En effet, 76% des répondants ont identifié « le management de l’innovation dans les entreprises » comme le premier frein à l’innovation, devant « la culture de l’innovation : peur de l’échec, conservatisme, etc » à hauteur de 70%. Ces résultats démontrent que la démarche d’innovation est loin d’être évidente pour toutes les entreprises car elle peut bousculer leur organisation interne, et demande une prise de risque importante. Toutefois, l’Etat a également quelques difficultés à se familiariser avec l’innovation. En seconde position des principaux freins à l’innovation, les répondants à l’enquête ont désigné « le manque de lien entre le marché et la recherche » pour 70% des voix, et « la difficulté à financer des projets innovants » pour 66% des voix. Ce constat n’incombe pas aux entreprises mais bien à l’Etat, qui n’a pas toujours soutenu le rapprochement entre les entreprises et les organismes de recherche. Conscient de l’importance d’inverser cette tendance, l’Etat soutient désormais les projets collaboratifs d’innovation et de R&D qui permettent de créer des partenariats fructueux. Le second frein à l’innovation dépendant de l’Etat est intéressant pour comprendre l’état actuel du financement de l’innovation. Malgré le nombre d’aides à l’innovation existantes, les projets risqués et l’innovation de rupture ne sont pas assez soutenus. Par conséquent, les jeunes entreprises ne sont pas accompagnées même si leur projet est exemplaire… Cette enquête permet justement de tirer des enseignements et de proposer un plan d’action. Les « mesures pour dynamiser l’écosystème de l’innovation » En parallèle de la publication des résultats de l’enquête, le MEDEF a publié un second rapport. Partant du constat que « la France a manqué la vague des nouvelles technologies » et qu’il faut rattraper ce retard, le MEDEF propose de mieux développer l’innovation à partir des résultats de l’enquête. Trois propositions sont évoquées : « Renforcer la formation et diffuser la culture d’innovation » ; Mettre en œuvre « un principe d’expérimentation », « Amplifier le financement de l’innovation ». Pour faire évoluer le management de l’innovation et la culture de l’innovation, le MEDEF propose de s’appuyer sur la formation des étudiants et des salariés dans certains domaines décisifs (mathématiques, informatique, recherche, innovation managériale…). Pour resserrer les liens entre le marché et la recherche, l’accent est mis sur l’expérimentation qui permettrait de connaître le potentiel commercial des innovations. Enfin, pour améliorer le financement des projets innovants, le MEDEF propose de : « Stabiliser et sécuriser le crédit d’impôt recherche» ; « Reconsidérer les orientations du crédit d’impôt innovation (C2I) pour en augmenter l’effet de levier ou sinon l’abandonner », « Favoriser le développement des business-angels en encourageant la prise de risques », « Réorienter une partie de l’épargne française vers le capital-risque ».

L’Etat mise sur l’innovation pour doper la croissance des entreprises

Depuis l’installation du nouveau gouvernement, Bruno Lemaire, ministre de l’économie et des finances, affirme peu à peu sa vision de l’économie pour les années à venir. Il vise une « industrie de haute technologie, qui innove, qui investit et qui vise le haut de gamme ». Pour atteindre cet objectif, plusieurs mesures ont été annoncées. Un fonds de 10 milliards d’euros pour l’innovation L’annonce a été faite au mois de juillet, et la première étape a été franchie au mois de septembre 2017. Bruno Lemaire a lancé le fonds de 10 milliards d’euros dédié à l’innovation prévu par Emmanuel Macron, par le biais de « participations minoritaires dans des entreprises du secteur concurrentiel » selon cet article. La première cession d’actifs a concerné l’entreprise ENGIE, avec « une participation d’environ 4,5 % du capital » selon un communiqué de presse du 5 septembre. Il sera officiellement constitué le 1er janvier 2018 selon Edouard Philippe. Pour pousser les entreprises à davantage investir dans la recherche et développement, Bruno Lemaire s’est intéressé au Crédit d’Impôt Recherche. La « sanctuarisation » du Crédit d’Impôt Recherche Malgré le coût important du Crédit d’Impôt Recherche pour l’Etat, ce financement de la R&D des entreprises est efficace et fonctionne. C’est pourquoi Bruno Lemaire souhaite le « sanctuariser », c’est-à-dire le rendre permanent, sans réfléchir à sa suppression ou sa reconduction. Dans ce cas, des aménagements doivent être réalisés. Lors d’une commission des finances qui a eu lieu le 12 juillet 2017, Bruno Lemaire a affirmé son souhait de simplifier le CIR pour les TPE et PME, « mais pour financer l’innovation de rupture ». Par ailleurs, Bruno Lemaire a évoqué le déplafonnement du CIR dans un entretien au quotidien Sud-Ouest le 21 août. Cette mesure serait surtout bénéfique aux grandes entreprises qui obtiennent déjà la majorité des montants de CIR accordés. Toutefois, Bruno Lemaire n’a pas précisé si le déplafonnement allait s’appliquer au montant des dépenses éligibles actuellement plafonné à 30%, ou au plafond de l’aide de 100 millions d’euros. Cette mesure devrait s’inscrire dans le projet de loi « de transformation des entreprises » prévu pour le mois d’avril 2018. A contrario, la « Frenchfab » a été lancée le 2 octobre. Le lancement de la FrenchFab pour soutenir l’industrie nationale C’est officiel, Bruno Lemaire a récemment lancé la « Frenchfab ». C’est un nouveau réseau dont l’ambition est « d’investir dans l’innovation et le capital humain pour faire rayonner l’industrie française dans le monde ». Il s’inspire de « l’Initiative French Tech » initiée par Fleur Pellerin en 2013 pour soutenir les start-ups du numérique à l’international, ainsi que du plan Nouvelle France Industrielle. «Le moment est venu de redonner un élan à notre industrie nationale » @BrunoLeMaire #FrenchFab pic.twitter.com/2QNTVaef2I — La French Fab (@LaFrenchFab) October 2, 2017 En effet, la réindustrialisation est l’objectif phare de la FrenchFab dans un pays qui vient à manquer d’industries fortes. La volonté de l’Etat de soutenir l’innovation en France se retrouve également dans le projet de loi de finances pour 2018, à travers le Programme d’Investissements d’Avenir. Les projets du Programme d’Investissements d’Avenir pour 2018 Fort de son succès, le Programme d’Investissements d’Avenir (PIA) ouvre son troisième volet en 2018. Il fait partie du Grand plan d’investissement « annoncé par le Premier ministre le 25 septembre 2017 », et permettra de financer : L’enseignement supérieur ; Les projets innovants dans le domaine de la recherche, La transition énergétique, La modernisation des entreprises vis-à-vis du virage numérique. Ce programme permet aux entreprises de faire face aux défis de demain, et disposera d’un budget de 10 milliards d’euros pour tenir ses objectifs.