EIC Accelerator, la nouvelle aide qui accorde des millions aux PME européennes
Onze sociétés françaises ont déjà obtenu plus d’un million d’euros grâce à l’EIC Accelerator, et sont coachées pour accélérer leur croissance. Voici toutes les informations à connaître avant de faire votre demande. EIC Accelerator, une version améliorée du dispositif Instrument PME En 2014, la Commission Européenne a lancé « Horizon 2020 », le plus grand programme européen d’aide à la recherche et à l’innovation. Le dispositif « Instrument PME » a été intégré à ce programme en 2015 pour financer les projets innovants des PME européennes. Désireuse d’aller plus loin dans l’accompagnement de ces sociétés prometteuses, la Commission Européenne a remplacé le dispositif « Instrument PME » par « EIC Accelerator ». Voici les nouveautés apportées par EIC Accelerator : Ces nouvelles opportunités s’ajoutent aux subventions qui vont de 500 000€ à 2,5 millions d’euros, ce qui représente un gain considérable pour toute PME. L’aide comprend également du coaching gratuit et du mentorat. Plusieurs entreprises ont déjà bénéficié de ce nouveau dispositif, et surtout les entreprises françaises. La France en tête des bénéficiaires européens de l’EIC Accelerator Le premier appel à projets de l’EIC Accelerator lancé en septembre 2019 a permis d’accorder 177 millions d’euros à 92 lauréats de 20 pays différents (selon le Journal des entreprises), soit plus d’un million d’euros par entreprise. La France arrive en tête du classement avec 11 lauréats, mais cette performance n’est pas nouvelle. Sur la période 2014-2016, la France se classait déjà en 3e position dans la liste des pays bénéficiaires du programme « Horizon 2020 », derrière l’Allemagne et la Grande-Bretagne. Mieux encore, la France a atteint 14,3% de taux de succès sur le dispositif « Instrument PME » durant la même période, soit le taux le plus élevé de l’Union Européenne ! A première vue, l’EIC Accelerator est néanmoins plus difficile à obtenir. Contrairement à « Instrument PME », l’EIC Accelerator s’adresse uniquement à des entreprises individuelles, et non plus des consortiums de PME. Or ce changement accroît le nombre de candidats, et donc la concurrence. Lors du premier appel à projets de l’EIC Accelerator, le taux de réussite est tombé à 5% d’après le Président de l’Association des Conseils en Innovation. Heureusement, les entreprises françaises ont la possibilité de faire augmenter leur taux de réussite. Confier sa demande d’aide à des experts en financements européens L’Etat et les régions françaises accordent de nombreuses aides publiques et subventions aux entreprises, mais leur complexité a entraîné la création de cabinets de conseil spécialisés dans l’obtention d’aides. C’est pourquoi les entreprises françaises bénéficient d’avantage des aides européennes. De plus, Bpifrance propose de prendre en charge les frais de sous-traitance des dossiers EIC Accelerator à un cabinet de conseil. Depuis 2017, Bpifrance propose un « Diagnostic Europe » qui vise à : Cette prestation de diagnostic et de conseil est prise en charge à hauteur de 50% du montant forfaitaire TTC de la prestation, fixé à 20 000€ HT. Après sa réalisation, le règlement est effectué directement à l’expert conseil. Même si la demande d’aide échoue, le fait de soumettre son projet innovant à des experts permet de l’enrichir. Les projets candidats qui ont obtenu une notation du jury de 13/15 obtiennent également le « Seal of excellence », un label de qualité qui donne accès à des plateformes d’investisseurs privés et à des concours locaux afin de trouver des financements alternatifs.
L’Europe dévoile son nouveau programme de recherche et d’innovation
D’ici 2 ans, le plus grand programme de soutien à la recherche et à l’innovation « Horizon 2020 » arrivera à son terme. Tirant les leçons de ses 7 années d’existence, la Commission Européenne a dévoilé quelques axes du prochain programme pour la période 2021-2027. Tour d’horizon des plus grands changements à venir. L’amélioration des financements du programme « Horizon 2020 » Le « cadre financier pluriannuel » joue un rôle décisif dans l’avenir de l’Union Européenne. Le prochain programme qui s’étalera sur la période 2021-2027 devra agir sans le Royaume-Uni, mais dans un cadre de reprise économique. Dans son évaluation du programme « Horizon 2020 » à mi-parcours, la Commission Européenne est arrivée à la conclusion que « la mise en œuvre d’Horizon 2020 est largement couronnée de succès ». Perçu comme attrayant et efficace, ce programme a cependant encore une grande marge de progression. Face au manque de participations des pays de l’UE au programme « Horizon 2020 », le Comité européen des régions a notamment proposé d’améliorer les dispositifs actuels de financements par : Des appels à projets plus larges et ouverts ; Le développement d’outils financiers semblables au dispositif « Innov’Fin», Une plus grande mobilisation du plan Juncker, L’amélioration du financement des projets d’innovation des PME, La simplification administrative, Une nouvelle structuration de l’Instrument PME avec les territoires, Le développement du dispositif « Fast Track to Innovation Pilot ». Pour être plus connu des acteurs économiques et des citoyens, le futur programme de recherche et d’innovation devra avant tout opter pour une approche territorialisée. Une nouvelle stratégie territoriale pour soutenir l’innovation en Europe Dans les différents communiqués du Comité européen des régions, (l’avis du 12 juillet 2017 et le projet d’avis pour le 16 mai 2018), l’idée de renforcer la « dimension locale et régionale » du futur programme européen de recherche et d’innovation est très présente. Selon premier vice-président du Comité européen des régions Markku Markkula, les programmes actuels de soutien à la recherche et à l’innovation se concentrent trop sur « l’excellence scientifique et la compétitivité de l’Europe sur la scène mondiale », au détriment de la croissance des régions et des villes d’Europe. Pourtant, ces territoires ont un potentiel d’innovation non négligeable. Le fossé créé entre les Etats et les régions a entraîné des disparités de participation des régions et des pays au programme « Horizon 2020 », ainsi qu’un manque de synergie entre les différents échelons de gouvernance et leurs dispositifs de financement, malgré le fait que l’Europe dispose d’une politique régionale de cohésion pour développer les territoires. C’est pourquoi le CdR appelle les décideurs européens à tendre vers « la reconnaissance des initiatives collectives locales et des écosystèmes, la cohérence des objectifs politiques, la complémentarité des politiques publiques, la compatibilité entre les instruments financiers et l’élaboration conjointe des politiques ». Pour ce faire, les régions doivent détenir un plus grand pouvoir de décision et collaborer au niveau européen « grâce à une spécialisation intelligente ». La Commission Européenne semble avoir pris ce point en considération dans son communiqué du 14 février 2018, en évoquant la piste d’une « politique de cohésion efficace » (page 12). Néanmoins, ce communiqué reste pour l’instant une ouverture au débat. La décision finale sera prise le 19 mai 2019.