500 millions d’euros supplémentaires pour financer les ETI
La Banque Européenne d’Investissement (BEI) réaffirme son soutien aux investissements et à l’innovation des ETI françaises. Le 17 décembre 2018, elle a accordé un nouveau budget à Bpifrance pour développer les prêts aux ETI. Une nouvelle dynamique de financement pour les ETI Les ETI françaises pourraient bientôt accéder à de nouveaux prêts de Bpifrance. Telle est l’annonce faite par Bpifrance dans son communiqué de presse. Actuellement, plus de 60 dispositifs d’aide de Bpifrance sont ouverts aux ETI, contre plus de 110 pour les PME. Dans le cadre de leur partenariat historique, Bpifrance et la Banque Européenne d’Investissement ont conclu un nouvel accord de garantie en faveur des ETI. Le montant de l’enveloppe s’élèvera à 500 millions d’euros sur 3 ans. La BEI prendra en charge 50% du budget, soit 250 millions d’euros. Un réel « coup d’accélérateur supplémentaire au financement des ETI ». Pour illustrer l’engagement des deux entités auprès des ETI françaises, un accord de prêt a été signé le jour même du nouveau contrat entre Bpifrance et la BEI. Le bénéficiaire est la société Asmodée qui œuvre dans le secteur des « jeux de société et cartes à collectionner ». Elle pourra ainsi financer « le déploiement de son offre digitale, ainsi que […] son exploitation (BFR) ». Il s’agit vraisemblablement de l’actuel « Prêt BEI » de Bpifrance, qui soutient les investissements des ETI. Le partenariat historique entre Bpifrance et la BEI a permis le lancement de plusieurs prêts au fil des années. Une offre de prêt en croissance depuis 2013 Le premier partenariat entre Bpifrance et la BEI remonte à 2013. Leur objectif commun était de financer des actions de soutien pour les PME et les ETI innovantes. Ce partenariat s’est inscrit dans le cadre du « pacte de croissance européen », pour lequel la BEI a accordé « une ligne de crédit de 750 millions d’euros, ainsi qu’une enveloppe de garantie de 200 millions d’euros » à Bpifrance. En 2014, Bpifrance s’est associé au Fonds Européen d’Investissement (FEI) pour créer un mécanisme de co-investissement qui atteindrait « entre 500 et 600 millions d’euros sur 4 ans ». L’objectif était d’investir « dans les fonds français de capital investissement ». De cette union est né le « Prêt Innovation FEI ». Dans la continuité de cet accord, le « Prêt Innovation » et du « Prêt Amorçage Investissement » ont été créés en 2015, pour un montant de 440 millions d’euros. Ces investissements ont été rendus possibles par le lancement du « Plan Juncker ». Cette initiative s’est renforcée l’année suivante. En 2016, deux nouveaux accords ont été conclus entre Bpifrance et la BEI. Cette fois, le budget s’est élevé à 1 milliards d’euros pour favoriser les investissements en fonds propres dans l’industrie du futur et les prêts aux PME et ETI. Ce nouvel élan a entraîné la création du « Fonds Société de Projets Industriels » (ou Fonds SPI) et le doublement de l’enveloppe de prêts. Fin 2017, Bpifrance et le FEI ont à nouveau collaboré pour « renforcer leurs actions en faveur de l’innovation ». Cet objectif s’est traduit par l’accord d’une « nouvelle enveloppe de 600 millions d’euros […] pour les deux prochaines années ». La BEI en a profité pour renouveler son soutien au « Prêt Innovation » et au « Prêt Amorçage Investissement ».
Coface transfère la gestion des aides à l’export à Bpifrance
Depuis le 1er janvier 2017, Bpifrance « assure l’export » officiellement. La partie « garanties publiques » de Coface a été transférée à Bpifrance mais l’assureur-crédit privé conserve ses propres produits. Explications. Les aides à l’export de Bpifrance De nombreuses entreprises éprouvent des difficultés à identifier puis à mobiliser les aides à l’export. Concentrer les garanties publiques à l’export de Coface au sein de Bpifrance a donc été une solution apportée par le gouvernement en 2015, dans un souci de simplification des démarches. Nous avons récapitulé les financements qui sont désormais à la charge de Bpifrance dans une infographie : Le rôle des principaux financements est expliqué dans une vidéo de Bpifrance. Une grande partie des aides à l’export sont des garanties qui couvrent les entreprises en cas de risques pris à l’étranger (commercial, politique, interruption…). Par ailleurs, Coface conserve sa propre offre d’assurance-crédit aux entreprises. Les financements proposés par Coface L’offre garanties publiques de Coface a été reprise par Bpifrance sans être modifiée. L’assureur-crédit privé continue néanmoins de proposer ses produits aux entreprises du monde entier, à savoir : L’assurance-crédit « Easyliner » contre les impayés, online, pour les TPE et PME ; L’assurance « Tradeliner » contre les impayés pour les PME et ETI, Les garanties « Single Risk Unistrat » à l’exportation/importation, au financement de contrats ou pour couvrir des investissements, L’assurance-crédit « Globalliance Projects Cover » pour les biens d’équipements ou les services (modulable simplement), « Coface Global Solutions », une assurance contre les impayés pour les Grands comptes, Des « cautions Coface » pour conserver sa capacité de financement ou pour fournir des garanties aux interlocuteurs, La « titrisation des créances » pour alléger son bilan ou bénéficier de conditions de financement sûres. Pour plus d’informations sur ces produits, rendez-vous sur www.coface.fr.
Les entreprises ne connaissent pas assez les aides à l’export
Il existe actuellement plus de 60 aides financières à l’export en France. Or seule l’aide au Volontariat International en Entreprise (VIE) est largement connue par les entreprises. Autant d’opportunités dont il faut se saisir. Un manque d’informations sur les aides à l’export Selon l’étude Business France / Kantar Public publiée le 22 novembre, les coûts de production sont le principal obstacle à l’exportation. Néanmoins, le « manque d’accompagnement et de soutien à la prospection » est en 6e position dans le classement des raisons qui rendent l’export difficile. Pourtant 88% des entreprises françaises interrogées accordent de l’importance aux aides financières et aux garanties à l’export ! Un écart problématique entre l’offre et la demande. Bonne nouvelle, 78% des entreprises françaises interrogées connaissent l’organisme Coface et 67% l’organisme CCI France International. Toutefois, elles ne sont que 35% à connaître Bpifrance alors qu’il propose des aides à l’export, et qu’il sera amené à remplacer Coface prochainement. Mauvaise nouvelle, 31% des interrogés connaissent le Prêt Croissance International de Bpifrance, qui est pourtant un excellent levier pour les entreprises exportatrices. Ces financements sont pourtant considérés comme utiles par les entreprises. En quoi consistent-ils ? Les 4 financements emblématiques à l’export Les aides au développement international peuvent vite devenir un casse-tête pour les entreprises. Les dispositifs nationaux sont nombreux et spécifiques et les organismes de financement ne sont pas regroupés. A cela s’ajoute les diverses aides régionales qui changent selon le territoire concerné. Pas de panique, voici les 4 aides à l’export à retenir : L’assurance prospection (ASP) qui protège les entreprises lors d’un échec de prospection, Les garanties Coface qui protègent les entreprises des risques liés à l’export, Le Prêt Croissance International qui soutient les projets internationaux jusqu’à 5 millions d’euros, Le Volontariat International en Entreprise qui exonère l’entreprise de charges sociales.
Bpifrance crée cinq nouveaux financements en un mois
Alors que Bpifrance publie en moyenne deux financements par mois (y compris des appels à projets), on en compte cinq pour le mois de novembre. Focus sur ces nouveaux outils spécifiques. Protéger les TPE et PME qui innovent ou exportent Les TPE et PME ont désormais accès à deux nouveaux financements similaires. Le premier est une « Garantie Innovation » qui permet de garantir les prêts à moyen ou long terme ou le crédit-bail, pour les entreprises qui ont un projet d’innovation. Néanmoins, l’objet du prêt devra correspondre aux actions précises listées par Bpifrance, comme : Des investissements incorporels ou corporels à faible valeur de gage, Le préfinancement du CIR, L’augmentation du besoin en fonds de roulement induit par le projet innovant, Le second financement se nomme « Garantie International ». Celle-ci permet de soutenir les projets d’investissements liés à l’international. Elle porte notamment sur les financements à moyen et long terme. La quotité garantie est fixée à 60% pour ces deux dispositifs. Soutenir les grandes entreprises dans leur développement Un autre financement avait été créé pour soutenir la transition numérique des PME et ETI mais a été stoppé, le « Diagnostic Big Data ». Il s’agissait d’un entretien approfondi avec un expert du domaine qui permettait d’amorcer l’utilisation des données au sein de l’entreprise, dans un but de croissance. Cette prestation coûterait 350€ à l’entreprise au lieu de 700€. Bpifrance cofinançait cette opération à hauteur de 50%. Une autre nouveauté vise les entreprises éligibles au Crédit d’Impôt Recherche (CIR). Pour les ETI et les grandes entreprises, Bpifrance a créé un dispositif qui soulagera celles qui souhaitent bénéficier du CIR. « Mobilisation du CIR » est une avance de trésorerie qui permet de combler le laps de temps entre la demande et l’obtention du CIR. Le montant est fixé à 80% de la créance, qui doit être de 30 000€ minimum. Enfin, le 5e financement est ouvert à toutes les entreprises. Publié en premier au mois de novembre, « CLUB » est un nouveau type de financement. Ce n’est pas une subvention, une avance remboursable ou une garantie mais un crédit librement utilisable par l’emprunteur. Il permet à toute entreprise de plus de 3 ans de faire face à des BFR ponctuels ou de saisir une opportunité rapidement, grâce à un crédit de 300 000€ minimum.
La Cour des comptes demande à Bpifrance de se modérer
Dans un rapport publié le 16 novembre, la Cour des comptes revient sur la mise en place de Bpifrance et sur son évolution. Elle pointe son développement trop rapide, une première dans le milieu du financement public. La création de BPI France, une réussite remarquable Le 31 décembre 2012 naissait la Banque Publique d’Investissement (BPI). Son rôle était de « soutenir la croissance durable, l’emploi et la compétitivité de l’économie, […] l’innovation, l’amorçage, le développement, l’internationalisation, la mutation et la transmission des entreprises, en contribuant à leur financement en prêts et en fonds propres ». Cet organisme devait d’emblée s’orienter vers les TPE, PME et ETI du secteur industriel. Les résultats de Bpifrance ont dépassé toutes les espérances : 63,8 milliards d’euros de bilan consolidé ; 8 milliards d’euros de prêts bancaires garantis, 13,3 milliards d’euros de crédits et aides à l’innovation, 1,8 milliards d’euros d’investissement en capital, 71 196 entreprises accompagnées. Aujourd’hui, Bpifrance est un acteur incontournable pour les entreprises. Plusieurs domaines sont financés pour des montants d’aide élevés. Toutefois, cet organisme financier pourrait bien être victime de son succès… Le développement exponentiel de Bpifrance doit être maîtrisé Dans son rapport, la Cour des comptes appelle Bpifrance à calmer ses ardeurs. En effet, elle demande une « stabilisation de son activité », une « maîtrise rigoureuse de ses charges d’exploitation », ainsi qu’une « clarification de la stratégie du financement par l’État ». Ainsi, l’organisme pourrait être stoppé dans son élan par le manque de moyens de l’Etat. Le plan stratégique 2015-2018 avancé par Bpifrance sera donc compromis. Il prévoyait notamment à l’horizon 2018 : 4,5 milliards d’euros de nouveaux crédits ; Au moins 1,2 milliards d’euros par an consacrés à l’innovation, 6,7 milliards d’euros de cofinancement et prêts sans garanties. Pour redresser la situation, la Cour des comptes incite Bpifrance à limiter les dotations dans chaque domaine, à ralentir la création de nouveaux prêts et à favoriser les interventions indirectes plutôt que des investissements directs.