Jusqu’en 2025, les start-ups et les PME pourront profiter de 2,3 milliards d’euros à travers de nouveaux financements pour passer le cap de l’industrialisation et développer des innovations de rupture. Voici les 6 mesures de soutien annoncées par le Gouvernement.
Des financements pour l’industrialisation des PME innovantes
La première mesure en faveur de l’industrialisation des PME innovantes a été lancée en même temps que l’annonce de la stratégie « Start-ups industrielles et deep tech » du Gouvernement. Il s’agit de l’appel à projets « France 2030 : Première Usine » géré par Bpifrance.
Disponible de façon pluriannuelle jusqu’au 15 décembre 2026, ce dispositif accorde entre 20% et 30% de taux de financement aux start-ups, PME et ETI industrielles innovantes qui ont un projet d’industrialisation supérieur à 5 millions d’euros de dépenses. Le financement se fera sous la forme de subvention et d’avance remboursable.
Le 1er mars 2022, plusieurs prêts seront ensuite lancés (comme le Prêt nouvelles industries). Ces prêts permettront de « financer la phase de démonstrateur industriel ou d’usine pilote » liée au projet d’industrialisation. Il est précisé que « le montant du prêt sera compris entre 3 et 15 millions d’euros, accordé sur une durée modulable de 10 ans à 15 ans avec un différé d’amortissement en capital pouvant aller jusqu’à 3 ans ».
Durant le premier trimestre 2022, l’actuel « Fonds SPI – Sociétés de Projets Industriels » sera abondé à hauteur d’un milliard d’euros « pour financer directement en fonds propres la première industrialisation d’une technologie innovante ». Jusqu’à présent, le Fonds SPI se focalisait sur des projets tels que la mutualisation d’équipements par des industriels, la création de nouvelles capacités de production, le développement de nouveaux marchés notamment à l’export ou encore le développement de services structurants pour une filière. Le Fonds SPI s’ouvrira également aux projets plus modestes en proposant des tickets d’investissements inférieurs à 5 millions d’euros pour les projets de pré-industrialisation. Or les tickets d’investissement du fonds SPI sont actuellement compris entre 10 et 85 millions d’euros.
Enfin, un fonds national de venture industriel (FNVI) verra le jour durant le premier semestre 2022. Doté de 350 millions d’euros, il aura pour but de « faire émerger des fonds de capital-risque capables d’accompagner les start-ups dans leur industrialisation ».
Ces 4 mesures s’inscrivent dans la majorité des directives du plan France 2030 et du récent rapport « Leviers de croissance des start-ups industrielles ». Toutefois, le plan France 2030 vise d’une part à soutenir 10 thématiques et secteurs d’activité qui ne sont pas abordés ici. D’autre part, alors que le rapport préconisait de lancer un appel à projets « premier démonstrateur industriel », le Gouvernement a décidé de proposer des prêts.
Considérant que la deep tech contribue significativement à l’émergence des start-ups industrielles, le Gouvernement consacre les 2 dernières mesures au soutien de la deep tech.
Les aides à l’émergence des deep tech se renforcent
Le Gouvernement finance la deep tech depuis 2019, à travers le lancement d’un plan « deep tech » géré par Bpifrance. Selon cet organisme, le terme « deep tech » désigne des projets reposant sur des technologies ou des combinaisons de technologies :
- Issues d’un laboratoire de recherche (public/privé) et/ou s’appuyant sur une équipe/gouvernance en lien fort avec le monde scientifique (profil scientifique/technologie clé) ;
- Qui présentent de fortes barrières à l’entrée, matérialisées par des verrous technologiques difficiles à lever,Qui constituent un avantage fortement différenciateur par rapport à la concurrence,
- Caractérisées par un go-to-market (développement, industrialisation, commercialisation) long/complexe donc probablement capitalistique.
L’objectif du Gouvernement est de renforcer les aides au développement des entreprises de la deep tech entre 2022 et 2026.
Premièrement, les moyens alloués à la bourse French tech émergence (BFTE) seront augmentés de 50 millions d’euros sur les cinq prochaines années, contre 8 millions d’euros actuellement. Cette bourse permet d’accorder une subvention de 90 000€ maximum aux jeunes entreprises à fort potentiel qui souhaitent faire maturer leur projet d’innovation de rupture.
Deuxièmement, les moyens alloués à l’Aide au développement deep tech seront augmentés de 150 millions d’euros sur les cinq prochaines années, contre 46 millions d’euros actuellement. Cette aide vise à accompagner les entreprises de moins de 2000 salariés qui mènent des projets d’innovation technologique deep tech. Plus précisément, des travaux de recherche industrielle et/ou de développement expérimental qui permettent de mettre au point des produits, procédés ou services innovants présentant des perspectives concrètes d’industrialisation et de commercialisation seront attendus. L’aide est plafonné à 2 millions d’euros, et prend une forme mixte de subvention et d’avance récupérable.
En tout, ce seront 275 millions d’euros qui seront mobilisés en faveur de la deep tech sur la période 2022-2026. D’autres financements sont également susceptibles d’être renforcés ou créés.