Un « plan de soutien aux industries agroalimentaires » a été lancé par l’Etat pour accorder plus de subventions aux projets de développement de ces entreprises. Voici les mesures qui seront mises en œuvre dans les prochaines semaines.
Pérenniser le soutien aux projets de décarbonation
Le mot « décarbonation » (et tout ce qu’il comporte) est de plus en plus présent dans les subventions aux entreprises industrielles, dont les industries agroalimentaires. Ce nouveau plan de soutien n’y échappe évidemment pas et évoque deux mesures de soutien.
La première mesure en faveur du financement de projets de décarbonation agroalimentaire est que « le seuil d’investissement minimal pour participer aux prochains appels à projets « Décarbonation » sera abaissé pour permettre aux petites entreprises de l’agroalimentaire de déposer plus facilement des projets ». La seconde mesure concerne les coopératives ayant des activités industrielles qui sont désormais « éligibles aux dispositifs de soutien à la décarbonation de France 2030 ». En effet, n’étant pas soumises à l’impôt sur les sociétés, elles ne pouvaient pas y accéder jusqu’à présent.
En outre, le plan France 2030 » consacre déjà 2,3 milliards d’euros aux secteurs agricole et agroalimentaire. L’Etat précise que « près de 200 millions d’euros ont d’ores et déjà été engagés ».
Aider les entreprises agroalimentaires à « se consolider et se moderniser »
Conscient des difficultés conjoncturelles et structurelles que les entreprises agroalimentaires traversent en ce moment, l’Etat prévoit d’apporter « soutien de moyen terme pour aider les industries agroalimentaires à grandir, se consolider et se moderniser ». La principale mesure de ce plan de soutien aux industries agroalimentaires, aux yeux de l’Etat, est le lancement d’un dispositif d’accompagnement public-privé en fonds propres à hauteur de 500 millions d’euros. Cette aide à la consolidation des fonds propres apportera un effet de levier aux entreprises agroalimentaires, et devrait prendre la forme d’un prêt à hauteur d’un euro pour un euro.
L’Etat a également constaté que les industries agroalimentaires étaient moins robotisées (60 robots pour 10 000 salariés) que le reste de l’industrie française (132 robots) et a rappelé que le plan France 2030 contient un volet de financement « robotique » dans la thématique « Mieux manger ». L’objectif de ce dispositif est d’aider les entreprises agroalimentaires à gagner en productivité. Un autre constat de l’Etat vis-à-vis des industries agroalimentaires concerne l’export.
Favoriser le développement à l’international des entreprises agroalimentaires
L’Etat a pointé le fait que les importations soient trop importantes et creusent le déficit commercial de la France. Plus encore, des risques de rupture des chaines d’approvisionnement sont à craindre. Pour dynamiser les exportations de nos 16 400 entreprises agroalimentaires « et miser sur la marque France », deux mesures sont présentées dans le plan de soutien aux industries agroalimentaires.
La première mesure consiste en le lancement d’une subvention intitulée « Booster industrie agroalimentaire » qui sera lancée en 2023 et probablement gérée par Bpifrance. En effet, parmi sa palette d’aides aux entreprises, Bpifrance propose déjà des programmes d’accompagnement intitulés « accélérateur » qui visent à booster la croissance des entreprises d’une filière spécifique à travers des prestations de conseil, de formation et de mise en réseau. Il est fort possible que le futur dispositif « Booster industrie agroalimentaire » prenne la même forme.
La seconde mesure consiste simplement en l’annonce d’un « plan de soutien des entreprises à l’export qui sera présenté prochainement ». Celui-ci viendra remplacer le précédent « plan de soutien aux entreprises françaises exportatrices en réponse à l’épidémie de Covid-19 » lancé en 2020 et qui n’a plus lieu d’être.